Jean-Luc Lagarce / Les Possédés / Rodolphe Dana
Derniers remords avant l’oubli
23 octobreoct. – 25 novembrenov.
27 novembrenov. – 2 décembredéc.
6 – 8 décembredéc.
Derniers remords avant l’oubli
de Jean-Luc Lagarce
Création collective des Possédés dirigée par Rodolphe Dana
Artiste et compagnie associés à la Ferme du Buisson-Scène Nationale de Marne La Vallée
Lumière, Wilfried Gourdin
Avec David Clavel / Rodolphe Dana (en alternance), Katja Hunsinger, Nadir Legrand, Marie-Hélène Roig, Christophe Paou
Production Les Possédés
Administration/diffusion Made in Productions
Coproduction La Ferme du Buisson, Scène Nationale de Marne-la Vallée et Théâtre Garonne, Toulouse en résidences de création, Théâtre de la Bastille ; La Rose des Vents, Scène nationale Lille Métropole, Festival d’Automne à Paris
En compagnie de l’Adami
Le collectif des Possédés travaille sur une adéquation entre l'âge des personnages et celui des acteurs. La jeunesse de ceux-ci rend difficile la possiblilité de l'existence d'une fille adolescente. En conséquence, et en accord avec les ayants-droit, le rôle de Lise (fille de Hélène) a été supprimé dans le spectacle qui vous est présenté.
Le texte intégral est publié aux éditions “Les Solitaires Intempestifs."
Tournée : Théâtre Garonne, Toulouse 16 au 20 octobre (création)
La Rose des Vents, Villeneuve d’Ascq 18 au 22 décembre
Théâtre Louis Aragon, Tremblay en France le 11 avril 2008
Les personnages de Jean-Luc Lagarce aiment revenir en arrière, retourner sur leur pas, se retourner sur leur passé. Et la mort prématurée de l’écrivain, acteur, metteur en scène et éditeur (1957-1995) n’incite que davantage à lire ses pièces comme des rétrospectives, comme autant d’exercices du deuil des souvenirs. Derniers remords avant l’oubli est l’évocation d’un amour de jeunesse ayant uni une femme et deux hommes dans une demeure emplie des parfums de l’été. Désormais, le temps de l’inventaire a succédé à celui de l’invention ; Pierre habite seul la maison que ses amis, accompagnés de leurs conjoints, sont venus le convaincre de vendre.
Il est ici question « d’argent, donc de passion(s), donc d’utopie(s), donc d’amour(s) », souligne le jeune metteur en scène Rodolphe Dana, dont c’est la troisième mise en scène, après un Oncle Vania remarqué et, l’an passé, un touchant Pays lointain du même Jean-Luc Lagarce.
Il est question aussi, comme souvent chez Lagarce, d’amours et de souvenirs lessivés, d’histoires de famille(s), de règlements de comptes ; de sentiments hantés, incommunicables.
C’est tout cela qui passe dans la langue, la fameuse et singulière langue de Jean-Luc Lagarce. Ces phrases répétées qui ne sont jamais des ratiocinations, simplement des désirs de traquer les sentiments au plus près, au plus juste – plutôt se taire que se trahir.
Des sentiments auxquels la parole pourrait redonner tout leur poids si seulement la pensée pouvait lui en laisser le temps, se décider à la suivre, et si seulement la parole était réellement capable d’une telle précision chirurgicale. Les mots de Lagarce sont frères des fêlures et des échecs, ce sont eux qui créent l’atmosphère sombre, étoufante et pourtant tellement lumineuse qui nimbe son théâtre. Pour évoquer cette recherche du temps perdu, Rodolphe Dana cite justement Proust : « On ne guérit d’une douleur qu’à condition de la vivre pleinement. »
Et ajoute : « Cette phrase s’applique aussi à l’amour. Et chez Lagarce, ces deux versions résonnent. »
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