George Benjamin / Alexandre Scriabine / Maurice Ravel
Palimpsest / Poème de l'extase / Daphnis et Chloe...
George Benjamin / Alexandre Scriabine / Maurice Ravel
Alexandre Scriabine
Poème de l’extase, opus 54 (1904-1907)
George Benjamin
Dance Figures (2004)
George Benjamin
Palimpsests (2000-2002)
Maurice Ravel
Daphnis et Chloe
Deuxième Suite (1913)
Orchestre de l’Opéra national de Paris
Direction, George Benjamin
Collaboration : Opéra national de Paris, Festival d’Automne à Paris
Avec le concours de la Sacem
Prodigieux orchestrateur, George Benjamin est également chef d’orchestre. Le programme de ce concert constitue le troisième et dernier volet du « Portrait » que le Festival d’Automne consacre au compositeur George Benjamin.
Palimpsest est une ample fresque orchestrale, contemplative et éclatante, jouant des aplats de couleurs, et des différentes strates orchestrales, comme autant d’histoires et de plans narratifs, tout au long de ces deux mouvements dont le premier fut composé, en 2000, pour le 75e anniversaire de Pierre Boulez. Une leçon d’orchestration virtuose et ludique, d’une grande richesse, qui jamais ne se fourvoie dans les spéculations théoriques ni dans des séductions anachroniques – et à travers laquelle on peut déchiffrer, en filigrane, les trois axes essentiels suivant lesquels se déploie la démarche de Benjamin, ainsi que les résumait Éric Denut : « imiter », « risquer », « plaire ».
La correspondance semble évidente avec la Deuxième Suite de Daphnis et Chloé, tant la volupté des timbres, le raffinement et la poésie des couleurs mis en œuvre par le compositeur ont quelque chose de proprement ravélien, mais plus encore avec le non moins fameux Poème de l’extase de Scriabine, autre partition fondatrice de la modernité musicale, avec laquelle Scriabine, pénétré de philosophie hindoue, cherche à atteindre « par l’extase, à la fusion avec le Cosmos ». Véritable hymne à la jouissance orchestrale, ce Poème, dont le titre pourrait servir d’intitulé à l’ensemble de ce concert, montre que la poésie peut aussi être un grand spectacle. Et vient idéalement couronner ce portrait musical d’un compositeur dont Philippe Albéra a écrit : « [La musique de Benjamin] est une musique pure. Aussi exige-t-elle des oreilles affûtées, capables de saisir aussi bien les relations entre les sons que leur aura, ce monde intérieur où la fantaisie de l’enfance, son sens du merveilleux et du terrifiant, s’allient à une conscience aiguisée pour laquelle chaque note, chaque signe, chaque moment possède un sens plein, bouleversant. »