Saburo Teshigawara
Saburo Teshigawara / 2 Films
Producteur Arnaud de Mezamat.
Production : ARTE France, ABACARIS FILMS.
En coproduction avec le Théâtre de Caen et la Compagnie Karas.
Avec le soutien du Centre National de la Cinématographie et de la Procirep, société des producteurs.
Saburo Teshigawara, film d’Élisabeth Coronel (2005 - 60’)
Saburo Teshigawara, homme secret, homme discret, a consenti au risque de travailler devant la caméra d’Élisabeth Coronel pendant des mois, à Tokyo, à Paris, à Tokyo de nouveau, à Lille, à Yokohama. Travailler, certes — il s’agissait bien de Kazahana (littéralement fleur / vent), création chorégraphique à élaborer, à répéter, à donner aux spectateurs — mais la recherche qui préside à ce travail peut-elle être filmée ? Comment rendre compte de ce que Teshigawara explore, souterrainement, dans un inconnu qu’il vise à faire aborder aux danseurs, à partager avec eux pour des découvertes d’eux-mêmes et donc de nous ?
En apparence, la caméra capte des exercices de danse presque communs, des consignes d’une évidence retrouvée ; « la danse, c’est être debout, c’est se tenir sur le sol » ou des mystères ; « la danse c’est le travail sur le sentiment du réel », exprimés d’une voix douce, dans un japonais troué de silence et un anglais austère ou séduisant.
L’apparente simplicité filmée livre son poids de
« choses inconscientes vers lesquelles la danse est la plus grande porte d’accès ». Le film s’approche de « ce que même les yeux ne peuvent voir »,
ce que les jeunes déficients visuels que Teshigawara met en mouvement pour une belle danse archaïque, expérimentent avec lui. À chaque spectateur de se laisser emmener par la réalisatrice dans les rituels du chorégraphe pour s’y abandonner, s’y troubler et peut-être s’y surprendre.
In Pages, film de Saburo Teshigawaraet Élisabeth Coronel, réalisé par Élisabeth Coronel (2004 - 26’), chorégraphie de Saburo Teshigawara, dansée par lui et Key Miyata, inspirée de sa pièce Bones in Pages.
La palpitation invisible que Teshigawara décèle dans les livres, leur vie silencieuse, la mémoire bruissante qui s’en échappent, attirent le danseur et suscitent la chorégraphie.
Sa danse dure le temps de sa confrontation d’être réceptif à la vie immobile des livres, de leurs pages et de quelques autres objets qui constituent son installation Dance of Air, décor de la pièce.
Arnaud de Mezamat