Liza Lim
In the Shadow's Light / The Quickening
Liza Lim
Liza Lim
Créations / Commandes du Festival d’Automne à Paris
In the Shadow’s Light pour quatuor à cordes
The Quickening pour soprano et qin
Quatuor Kairos
Deborah Kayser, soprano
Yang Chunwei, qin
Coproduction Cité de la musique, Festival d’Automne à Paris
Avec le concours de la Fondation de France et du Gouvernement australien par le biais de l’Australia Council
La compositrice australienne d’origine chinoise Liza Lim donne à entendre deux commandes du Festival d’Automne. Deux pièces, l’une pour quatuor à cordes, l’autre pour qin (cithare chinoise) et soprano, qu’elle a conçues comme une “cérémonie des saisons”, situées “aux points de passage entre automne et hiver et entre printemps et été, métaphores de voyages à travers la mort et la vie” et évoluant “dans un monde onirique où les sensations sont filtrées par différentes sortes de voiles”. La dimension onirique, surnaturelle, (spi)rituelle, a toujours été au cœur des préoccupations de cette élève de Riccardo Formosa et Ton de Leeuw, qui a travaillé également avec Brian Ferneyhough : l’une de ses œuvres majeures ne s’intitule-t-elle pas Machine for Contacting the Dead [Machine pour entrer en contact avec les morts] ? Placé sous l’égide d’Yves Bonnefoy, et de son recueil Ce qui fut sans lumière, le quatuor In the Shadow’s Light cherche à produire un “effet de miroitement” que Liza Lim rapproche de l’art extatique et des rituels chamaniques du Désert central de l’Australie aborigène. Il s’agit pour elle de créer un réseau d’interférences qui unissent étroitement le geste et le discours, la sensation tactile, l’effet visuel et le phénomène auditif à l’interprétation : de parvenir – en soumettant les cordes à de multiples traitements, réclamant des interprètes de déployer une vaste gamme d’accessoires et de techniques pour distordre le son et distendre l’harmonie – à suspendre le silence. The Quickening [L’accélération], terme qui désigne également la première sensation d’une mère aux mouvements de l’enfant dans son ventre, est empreint d’une même force onirique et métaphorique. Faisant dialoguer les cordes de soie du qin et les cordes vocales de Deborah Kayser – sur des poèmes de Yang Lian qui reprennent cette idée du miroitement, du voyage entre la vie et la mort devant conduire à un troisième état de conscience –, l’œuvre exploite les rapports dynamiques entre tension et détente, entre lucidité et abandon pour chanter l’illumination de la chair, son ouverture libératrice à la vulnérabilité.
Liza Lim est née à Perth en 1966. Elle vit et travaille à Brisbane (Australie).