Georg Friedrich Haas / György Kurtág / Mark Andre

Trois déclinaisons orchestrales de la limite.
Mark André (né en 1964) interroge les limites du savoir à travers des modèles physiques (en science, le concept de modèle désigne une approche théorique de la réalité, mais avec la conscience de ne jamais tout à fait l’atteindre). Traversé de spectaculaires déflagrations sonores, son art tellurique, magmatique, atomique au sens strict, se nourrit d’une fascination pour les subtilités rythmiques et polyphoniques du Moyen Âge et de la Renaissance tandis que György Kurtág et Georg Friedrich Haas (né à Graz en 1953) scrutent le lieu extrême de nos existences, là où l’expérience change de dimension et ne se déploie plus dans l’avancement de la marche ou la stricte linéarité de l’histoire, mais entre dans une intime profondeur.
Interrogations aux résonances écologiques avouées, chez Haas, qui, s’inspirant des tableaux de Roy Lichtenstein, entend retrouver l’espoir conditionnel du « J’aimerais chanter » de Hölderlin. György Kurtág (né en 1926) traduit aussi le lointain, l’inaccessible et l’inachèvement. Après les œuvres concertantes à leur manière, ...quasi una fantasia... avec piano et Grabstein für Stephan avec guitare, le double concerto ...concertante... adopte la formation  violon, alto et orchestre dont Mozart livra jadis un exemple admirable.