Salvatore Sciarrino
Cycle Salvatore Sciarrino / Luci mie traditrici
1 janvierjan.
Salvatore Sciarrino
Luci mie traditrici
Livret de Salvatore Sciarrino d'après Giacinto Andrea Cicognini, avec une élégie de Claude Le Jeune sur un texte de Ronsard
Annette Stricker, soprano
Otta Katzameier, baryton
Kai Wessel, contralto
Simon Jaunin, ténor
Ensemble Klangforum
Direction, Beat Furrer
Production Festival d'Automne à Paris, en coréalisation avec l'Athénée Théâtre Louls-Jouvet, l'Opéra National de paris et le Théâtre du Châtelet.
En association avec la Fondation de France, avec le soutien de la Fondation de France télécom et de la Sacem du Ministère de la Culture et de la Communication Département des Affaires Internationales.
Manifestation du programme 2000 en france
Né in palerme en 1947, Salvatore Sciarrino évoque dans son art les fascinants croisements de la civilisation sicilienne, lointains souvenirs, sur la terre d'Empédocle, des cultures grecque, romaine, byzantine, arabe, normande, espagnole... Sa musique secrète, subtile mais tendue, éminemment dramatique, traduit avec une rare lucidité l'intensité des sentiments : univers mythologique revisité sur les traces de Jules Laforgue (Persée et Andromède) : tragédie de Cicognini redécouverte au XXème siècle dans l'inventaire officiel des livres interdits du Vatican où affleurent le stupre et la coercition, la trahison et le châtiment (Luci mie traditrici) ; évocation du tragique destin de Gesualdo adoptant le code chevaleresque, et dont le marionnettiste et conteur sicilien, Mimmo Cuticchio, avec ses pupi siciliani, nous révèle les aspects héroïques, pathétiques ou burlesques (Terrible et effroyable histoire du prince de Venosa et de la belle Maria) ; extase mystique où le diable avoisine dieu dans les visions angoissantes de Maria Maddalena de' Pazzi (Infinito Nero).
Volontiers ironique, fasciné par le réalisme et les illusions du son (Efebo con radio), l'art de sciarrino connaît aussi la nature, musique à l'écoute vive et exacerbée, de pierre et de vent, musique animale, imitant le bruit d'un galet concassé, le cri d'un grillon, mais aussi les éléments fondamentaux, et l'eau, déclinée sous ses formes marines, scrutant l'horizon à la recherche de l'inouï.
Laurent feneyrou