Luciano Berio / Yannis Kokkos
Outis
1 janvierjan.
Outis
Livret de Dario del Corno et Luciano Berio
Musique, Luciano Berio
Mise en scène, décors, costumes, Yannis Kokkos
Action musicale en deux parties
Lumière, Patrice Trottier
Avec : Alan Opie, Ofelia Sala, Luisa Castellani, Luca Canonici, Monica Bacelli, Elena Brilova, Dominique Visse, Roy Stevens, Donald Maxwell, Peter Hall
Ensemble Vocal Swingle Singers
Choeur Accentus
Direction Laurence Equilbey
Orchestre de Paris
Direction David Robertson
Avec la collaboration du Centre de Recherche et de Production Musicales Tempo Reale et de l'Ircam-Centre Georges Pompidou.
Production Théâtre du Châtelet en coréalisation avec le Festival d'Automne à Paris.
Avec le soutien de la Fondation France Télécom.
Manifestation du Programme 2000 en France
Après Passaggio (1962), Opera (1970), La vera storia (1982) et Un re in ascolto (1984), Luciano Berio compose Outis, une oeuvre scénique marquant une évolution dans sa conception de la dramaturgie musicale. L'idée est née de l'admiration commune de Berio et de Calvino pour la Morphologie du conte de Vladimir Propp. Dans cet essai célèbre, écrit en 1928, Propp démontrait avec une rigueur scientifique que, dans les récits populaires russes, les événements pouvaient changer et les personnages différer à l'infini sans que cela ne modifie en rien leur fonction dans l'action. Le texte d'Outis, écrit par Dario del Corna avec Luciano Berio, repose sur un schéma narratif unique, répété cinq fois, donnant naissance à cinq parties ou "cycles". Chacun de ces cycles s'ouvre sur le meurtre d'Outis, mot grec qui signifie "personne", et qui est aussi le nom que se donne Ulysse pour échapper à la prison du Cyclope...Beaucoup d'événements se produisent au cours des cinq cycles, à mi-chemin entre rêve et réalité, et réfractaires à toute tentative de résumé en raison notamment du morcellement volontaire du texte. Berio va jusqu'au bout de sa volonté de dépassement du théâtre d'opéra traditionnel. Dans cette partition, il se livre à un jeu incessant d'identification et de distanciation : la musique s'approche de la situation, la décrit, l'interprète, la représente, mais s'en libère avec la même facilité dans des épisodes de pure abstraction.