György Kurtág

Cycle György Kurtág

Archive 1994
Opéra Comique – Opéra Studio
1 janvierjan.

György Kurtág
Officium breve in memoriam Andreae Szervanszky, opus 28
pour quatuor à cordes
Eszka emlékzaj (S.K. Bruit-souvenir), opus 12
pour violon et soprano
In Memoriam Tamas Blum
pour alto
Douze Microludes, opus 13
pour quatuor à cordes
Jelek, (Signes), opus 5b
pour violoncelle
The Answered Unanswered Question, opus 31b
pour deux violoncelles et deux violons
What is the Word, opus 30
version voix et piano
Adrienne Csengery, soprano.
Quatuor Keller
Andras Keller, violon
Zoltan Gal, alto
Miklos Perényi, violoncelle
Ildiko Monyok, voix
György Kurtág, piano

Figure solitaire, exigeante et inquiète, György Kurtág a développé son oeuvre à l'écart des grands mouvements de son époque. Sa musique est un monde miniature, où l'on retrouve la trace des formules contemporaines, mais aussi la mémoire de toutes les musiques du passé, de l'Histoire, du folklore, et de sa propre vie, comme condensés. Réduits parfois à un geste, à une note. Aphoristique, elle échappe à toute idée de construction, à toute dimension narrative ou psychologique, au concept même de la forme en soi : les fragments sont reliés par des fils intérieurs et mystérieux, protégeant une force indomptée et fragile tout à la fois. La violence du geste est inscrite à l'intérieur d'un artisanat minutieux, comme le plaisir enfantin du jeu dans le travail compositionnel le plus élaboré. Rien, dans la musique de Kurtág, ne se plie aux règles ni aux schémas préétablis, à l'idée d'une musique agréable et consolatrice. Depuis peu, Kurtág compose ses concerts comme un rituel où les oeuvres singulières, qui reposent sur des mouvements brefs, sont elles mêmes fragments d'un ensemble plus vaste. Le concert, dès lors, invite à cheminer : voyage imaginaire, épreuve initiatique, il incite à partager l'aventure intérieure et la recherche existentielle qui fondent toute l'oeuvre du compositeur.

Philippe Albèra