Giorgio Barberio Corsetti
Descrizione di una Battaglia
Descrizione di una Battaglia
Mise en scène et décors Giorgio Barberio Corsetti
Adaptation par Giorgio Barberio Corsetti des récits de Frank Kafka :
Le Terrier, Le Verdict, Description d'un combat
Scénographie, Mariano Lucci et Giorgio Barberio Corsetti
Collaboration artistique, Catherine Mc Gilvray
Musique composée et interprétée par Daniel Bacalov, Galliano Prosperi, Gianfranco Tedeschi
Costumes, Eve Kohler
Lumière, Pier Giorgio Foti
Film, Italo Pesce Delfino
Avec Giorgio Barberio Corsetti, Alessandro Lanza, Federica Santoro
La lutte, l'affrontement sont le point commun, l'image centrale des trois récits qui composent le spectacle: l'habitant du Terrier doit combattre tant les menaces extérieures que - plus dangereux- que l'ennemi intérieur, le sifflement : les deux personnages de Description se mesurent dans une discussion qui ressemble à un affrontement jusqu'à préfigurer le meurtre : le père et le fils du Verdict commencent par se heurter avant que le pouvoir immense du père écrase définitivement le fils, le contraignant au suicide. Ces luttes sont sans issue car elles sont la marque du conflit engagé entre les fragments séparés, à jamais inconciliables, en continuelle opposition, d'une conscience brisée. Le spectacle se termine sur une phrase qui renvoie au début, le combat doit se reproduire à l'infini, sans solution possible.
"Tout au contraire reste inchangé"
A l'origine du conflit intérieur, on perçoit le rapport de Kafka avec la Loi : la Loi hébraique en partie oubliée, la loi de la communauté humaine en général, la famille, le père. La figure du Père (divin et terrestre) est chez Kafka intériorisée à un tel point qu'elle limite la liberté du fils en le paralysant. Il en devient un être écartelé, divisé, dont le double est l'ennemi mortel : l'os frontal contre lequel se cogne son propre front jusqu'au sang, le sifflement qui provient des profondeurs du terrier, la maladie qui piège son corps. Le texte du Terrier contient les deux autres. Il est le cercle le plus large, celui dans lequel s'insèrent les deux autres récits, comme deux moments de l'histoire de "l'animal". C'est vrai aussi du point de vue thématique, Le Terrier c'est à la fois l'écriture de Kafka et le labyrinthe mental et physique dont elle tire son origine. En tant que texte, Le Terrier se présente comme une surface lisse et blanche, feuille de papier qui sera transpercée, incisée par les créatures qui l'habitent. Ecrire c'est alors creuser, gratter, cogner contre la surface pour porter vers la lumière ce qui se cache dans les profondeurs, en descendant, en s'enfoncant toujours plus. De ce labeur sortira une construction souterraine, nocturne, où l'on trouvera peut-être protection contre les pièges de chaque jour.
Giorgio Barberio Corsetti
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