George Tabori / Margit Koppendorfer
Berichte für eine Akademie
Rapport pour une académie
Berichte für eine Akademie
Rapport pour une académie
de Franz Kafka
Mise en scène, George Tabori et Margit Koppendorfer
Assistante, Jenny Kenézy
Direction technique, Johann Bugnar
Lumière, Peter Watzek
Maquillage, Franz Huc
avec Karl Heinz Gruber, Peter Radtke
Le Rapport pour une académie reprend le thème de la Métamorphose, mais à l'envers. Non seulement parce que c'est ici un animal qui se transforme en homme: mais surtout parce que contrairement à Grégoire Samsa qui, pour fuir les servitudes de la famille et du métier, avait choisi la solitude et la réclusion, le singe se porte du côté de l'accommodement, de l'assimilation, de la facilité. Pour comprendre le récit à la fois limpide et secret de Kafka, il faut le replacer dans le temps où il fut écrit; à la mi-avril 1917, moins de trois mois séparent Kafka de ses secondes fiançailles avec Felice Bauer. Celui-ci s'est résigné à l'idée du mariage qu'il avait si longtemps remise en question : il accepte, mais sans joie, et comme la seule solution qu'il puisse, après tant d'atermoiements, envisager. Le Rapport n'est certes pas seulement une confidence autobiographique mais plus d'un détail en demeure difficilement intelligible si l'on oublie son point de départ. Il ne s'agit plus dans le récit de cette opposition entre la liberté et la servitude à laquelle le réduisent encore beaucoup de commentateurs. A plusieurs reprises, le singe-narrateur rappelle qu'il n'a jamais réclamé la liberté. Le singe du récit ne brille ni par son courage ni par sa force de caractère. Il cherche seulement une "issue" et le répète à satiété. Si l'on se reporte à la situation qui est celle de Kafka et de Felice Baser depuis cinq ans, on comprendra que c'était le mot juste. L'issue consiste à vivre comme tout le monde, dans la banalité de la vie conjugale et à oublier définitivement les forêts vierges de la Côte de l'Or.