Reza Abdoh
Hip Hop Waltz of Euridice
1 janvierjan.
Hip Hop Waltz of Eurydice
Spectacle et mise en scène de Reza Abdoh
Production, Diane White
Décor, costumes, Timian Alsaker
Lumière, Rand Ryan
Son, Raul Vincent Enriquez
Maquillage, Elena Maluchin Breckenridge
Vidéo, Adam Soch
Directeur de scène, Susan Slagle
Avec Tom Fitzpatrick, Julia Francis, Alan Mandell, Reginaldo Inacio Santana, Ronaldo Estevan de Sa
The Hip Hop Waltz est celle d'un couple humanoïde, visage et crâne entièrement glabres et blancs : Orphée, joué par une actrice (Julia Francis) aussi grande que Sigourney Weaver, et Eurydice, en travesti par Tom Fitzpatrick. Sans changer totalement d'aspect, ils prennent plusieurs identités, - mais c'est toujours le couple, le sexe, le plaisir, le mal - et sont entrainés dans un parcours initiatique à la suite du capitaine - Alain Mandell - perruque rousse, visage buriné parsemé de verrues, faux ventre. Un meneur de jeu, comme dans les comédies musicales - d'ailleurs il y a de la musique, de la danse (deux noirs très beaux),- une énergie sauvage, plus des images vidéo sur plusieurs moniteurs, et l'ensemble compose un tableau cohérent, dense, vibrant sur un rythme fiévreux, comme les muscles d'un seul corps en plein effort : "Un spectacle typique de Los Angeles" disait un journaliste du Village Voice.
Un spectacle dont la violence n'est pas seulement sonore. C'est la violence viscérale d'un garçon à la voix douce, les artistes qui protestaient contre la guerre au Vietnam pensaient influer sur le cours de l'histoire. Il n'en va pas de même quand il s'agit du sida. Cela donne quelque chose de vertigineux, dans la détresse parfois, ici dans la colère.
Iranien d'origine, élevé en Angleterre et installé à Los Angeles où il a suivi ses études, Reza Abdoh appartient à la culture californienne, et lui apporte quelque chose d'autre : le regard étranger, inexorable et amoureux. Son spectacle se termine sur un chromo du rêve américain, petite maison, petit jardin au bord de la route, couleurs fraîches et vives de la santé. Un rêve perdu.
Colette Godard in Le Monde