John Adams

De Shaker Loops (1977) à la création française de la Symphonie de chambre (1993), en passant par Fearful Symmetries (1988) et Eldorado (1991), Adams associe à un remarquable métier d'orchestrateur - dans la lignée de Sibelius et de Stravinsky - une donnée essentielle que semblaient avoir négligé jusque-là bien des musiciens de la seconde moitié de ce siècle : le sens de la pulsation rythmique. Adams comme d'autres aujourd'hui, n'oublie pas que sa musique coexiste avec le jazz et le rock, deux genres où prédomine le rythme. Provoquant ? John Adams l'est probablement encore pour quelques irréductibles d'une certaine avant-garde européenne, avec ses mélodies bondissantes, la subtilité de ses harmonies et son sens dramatique. L'actualité peut être source d'inspiration pour le musicien, comme dans ses premiers opéras Nixon in China (1988) et The Death of Klinghoffer (1991) sur l'assassinat, en 1985, d'un passager du Achille Lauro par un commando palestinien - tous deux sur un livret d'Alice Goodman et mis en scène par Peter Sellars. Le compositeur et chef d'orchestre n'était pas revenu en France depuis la création française de Nixon in China à Bobigny en décembre 1991.

Franck Mallet