Valère Novarina
L'Inquiétude
1 janvierjan.
L'Inquiétude
Seconde partie du Discours aux Animaux
de Valère Novarina
par André Marcon
Collaboration artistique, Mark Blezinger
La langue est fausse, la langue ment.
"Entrée de l'homme pour la dernière fois.
Alors je me suis assis et j'ai dit aux pierres : "L'action est maudite". Une sérénade me réveillait tous le soirs matinaux et j'en tombais debout la nuit jusqu'au son blanc des aubades moches. Chaque heure me disait que j'étais Jean qui Cloche. Il y a dix-huit ans, je me suis fait construire ce petit abri. C'est ici que je viens parfois le soir écouter ma parole. Rappelez-moi garçons, quel était déjà le nom de ce monde que nous avions encore à l'époque? Son nom était "Les îles Rangeadéblavardégladines Est-Est''. Dites en combien vous étiez ! Au mois de séquane, en trente et un avant longtemps. C'était du temps où on entendait encore parler des anciens vieux qui avaient entendu parler de gens qui avaient vu d'anciens jeunes avoir entendu parler de gens qui avaient prétendu pas être là. Le gaz que Dieu fit en pétant le monde quand il le fit, je me demande, si lui-même il l'a entendu ?..."
Valère Novarina, Le Discours aux Animaux, Ed. P.O.L