Peter Zadek
Der Kaufmann von Venedig
1 janvierjan.
Der Kaufmann von Venedig
de William Shakespeare
Mise en scène : Peter Zadek
Décors : Wilfried Minks
Peintures et costumes : Johannes Grützke
Musique : Luciano Berio
Lumière : André Diot
avec Pavel Landovsky, Ignaz Kirchner, Gert Voss, Friedrich-karl Praetorius, Heinz Zuber, Urs Hefti, Martin Schwab, Christian Fries, Eva Mattes, Wiebke Frost, Julia Stemberger, Uwe Bohm, Thomas Wolff, Hans Dieter Knebel, Franz Holesovsky, Pavel Janicek
Le Marchand de Venise est certainement la pièce la plus controversée de Shakespeare. Elle parle effectivement d'amour et d'argent et il se trouve que l'argent est détenu par Shylock, riche usurier, l'un des rares métiers qu'à l'époque les juifs étaient autorisés à exercer.
"On parle de Venise, mais ce pourrait être New York" dit Peter Zadek.
Ce n'est pas la richesse exhibitionniste, le déploiement spectaculaire du film d'Oliver Stone "Wall Street" dont Peter Zadek dit s'être inspiré. C'est le monde de l'argent dans toute sa laideur neurasthénique. "Une société de gens très froids, très crus, très vides. Il n'y a pas de grande différence entre les juifs et les autres. Quand on lit la pièce en oubliant toutes les interprétations auxquelles elle a donné lieu, on voit que Skylock n'est ni une victime, ni un monste, les personnages pourraient être amis ou ennemis, selon les circonstances. Et les circonstances font qu'ils sont ennemis".
Peter Zadek dit ne pas avoir fait un spectacle sur l'antisémitisme parce que la pièce n'est pas sur ce sujet, ni d'ailleurs une pièce à thèse. Son spectacle ne parle pas de racisme, de religion, mais de morale et de préjugés et raconte avec une rigueur magnifique cette terrible histoire d'argent et d'amour sans issue.
Colette Godard in Le Monde