Klaus Michael Grüber

La mort de Danton

Archive 1989
Nanterre-Amandiers – Centre dramatique national
1 janvierjan.
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La mort de Danton
de Georg Büchner
Mise en scène, Klaus Michael Grüber
Texte français, Arthur Adamov
Décors, Gilles Aillaud, Eduardo Arroyo
Costumes, Rudy Sabounghi
Musique, Peter Fischer
Avec Pascal Bongard, Myriam Boyer, Daniel Briquet, Thierry de Carbonnières, François Clavier, Yannick Evely, Thierry Frémont, Maurice Garrel, Michèle Gleizer, Gérard Hardy, Cécilia Hornus, Azize Kabouche, Magali Leris, André Marcon, Vincent Massoc, Armand Meffre, Guy Perrot, Nicolas Pignon, Dominique Reymond, Jean-Claude Perrin, Frédéric Van Den Dreissche, Catherine Vuillez, André Wilms.

"Depuis déjà quelques jours, je prends la plume à chaque instant, mais il m'était impossible d'écrire ne fut-ce qu'un mot. J'étudiais l'histoire de la Révolution. Je me suis senti comme anéanti sous l'atroce fatalisme de l'histoire. Je trouve dans la nature humaine une épouvantable égalité, dans les conditions des hommes une inéluctable violence, conférée à tous et à aucun. L'individu n'est qu'écume sur la vague, la grandeur un pur hasard, la souveraineté du génie une pièce pour marionnettes, une lutte dérisoire contre une loi d'airain, la connaître est ce qu'il y a de plus haut, la maîtriser est impossible. L'idée ne me vient plus de m'incliner devant les chevaux de parade et les badauds de l'histoire. J'ai habitué mon oeil au sang. Mais je ne suis pas un couperet de guillotine. "Il faut" est l'une des paroles de condamnation avec lesquelles l'homme a été baptisé. Le mot selon lequel il faut certes que le scandale arrive, mais malheur à celui par qui il arrive - a de quoi faire frémir. Qu'est-ce qui en nous ment, assassine, vole ? Je n'ai pas envie de suivre plus avant cette idée."

Georg Büchner, "Lettre à sa fiancée", Mars 1834
in Oeuvres complètes, Ed. du Seuil