Richard Foreman
La Robe de chambre de Georges Bataille
1 janvierjan.
La robe de chambre de Georges Bataille
Mise en scène, texte, décors et bande sonore, Richard Foreman
Traduction de Kate Manheim et Noël Burch
1976. Répétition de la dernière scène du Livre des Splendeurs aux Bouffes du Nord. Jacques Pimpaneau, l'acteur principal porte un peignoir beige foncé, l'idée n'est pas retenue. Ensuite, Jacques m'apprend que ce peignoir lui avait été légué en héritage, à la mort de Bataille. C'était la robe de chambre de Georges Bataille ! Maintenant, voilà cet instant qui revit. Un hommage à cette occasion manquée. Bataille revient comme (Mon) père défunt.
Sa présence est orchestrée par des avions de combat antimélancolie de la Deuxième Guerre mondiale / des mystiques tibétains lévitant sur fonds de rock and roll / une course de chevaux qui fait mal des créatures venues d'autres planètes mangeuses d'enfants / des vieillards qui rêvent qu'ils voyagent dans des bolides de course / des radios qui font briller le côté gauche du visage comme le soleil.
A la fin, tout sens est brûlé, et tout ce qui reste est une musique au-delà du langage. Oui, oui, j'insiste absolument pour me taper la tête contre un mur. Ma tête est un gros marteau. Et je me sers de ce gros marteau contre le théâtre, contre les histoires, contre les ordures avec lesquelles je construis ma petite chambre bien éclairée, et contre moi-même. Et la pièce est la danse de cette libération. Qui hélas n'est jamais permanente.
Richard Foreman
PS : De quoi parle la pièce ? Et bien, elle se passe dans un hôtel qui est aussi une prison et, comme toujours, elle parle de l'effort raté, héroïque, ridicule et déchirant de s'échapper. Elle vous fera peur.
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