Papier sur Nature

Archive 1977
Fondation Nationale des Arts Graphiques et Plastiques
1 janvierjan.

Autriche : Joerg Ortner
Espagne : Francisco Lopez, Maria Moreno
France : Barbatre, Gérard Diaz, Christian Fossier, Sonia Hope, Véronique Jordan-Roman, Raymond Mason, Olivier O. Olivier
Grande-Bretagne : Peter Blake, David Hockney, David Inshaw, Kitaj
Irlande : Hector Mac Donnell
Pays-Bas : Pat Andrea, Peter Blockhuis, Theo Daamen, Walter Nobbe, Oscar de Wit
R.F.A. : Anna Keel, Cari Timner
Suède : Gosta Claesson
USA : Jim Dine

Un intérêt nouveau s'est manifesté récemment chez les jeunes artistes pour la pratique du dessin sur nature et, plus généralement, pour les techniques usant du papier comme support. On peut voir là, en réaction aux courants envahis par la logorrhée théoricienne et désertés par la réalité sensible, le besoin de revenir aux fondements essentiels d'un métier. On peut aussi y voir, face à un Art-Spectacle, au sens où l'on parle d'un Etat-Spectacle, dont Biennales et institutions assurent la bruyante mise en scène, le besoin de redonner à la pratique artistique la dimension de l'intimité et le sens du secret. Dans l'un comme dans l'autre cas, le dessin sera alors vécu, de nouveau, comme probité de l'art. Par son côté immédiat et par son silence, le contact avec le Papier interdit tout artifice. Moins ambitieux que la peinture, il constitue dans le retour à l'observation du réel, un médium privilégié. Plus abstrait qu'elle en raison de la limitation de ses moyens, il est aussi plus proche du visible par la direction de son approche.
Dans la ligne ainsi définie l'an dernier par la Nouvelle-Subjectivité dont on sait les critiques qu'elle provoqua, le Festival d'Automne présente cette année un ensemble de 150 oeuvres sur papier, illustrant ses diverses techniques : mine de plomb, fusain, crayons de couleur, pastel, aquarelle, gouache, tempera, pointe sèche.
International, il rassemble 24 artistes de 9 pays. Deux groupes domineront l'exposition. Le premier, anglo-américain, est composé, entre autres, de Jim Dine, Hockney et Kitaj ; les ceuvres de ces trois artistes illustrent les discussions, souvent très vives, qui ont eu lieu entre eux ces derniers mois à Londres sur la nécessité, après l'exténuation du maniérisme issu du Pop Art, de revenir au dessin sur nature. Le second est constitué de cinq jeunes artistes travaillant à La Haye et à Amsterdam chez lesquels prédomine la pratique du dessin et de l'aquarelle et à propos de qui on a pu parler de la naissance d'une nouvelle école réaliste hollandaise. Mais les autres artistes présentés témoignent que cette naissance a lieu aussi dans la plupart des pays. Enfin, la limitation voulue du nombre des artistes et des oeuvres présentées montre assez que ce que l'on a voulu mettre en valeur dans cette exposition n'était pas seulement une certaine perfection technique, mais aussi une qualité suffisamment rare pour qu'on ne tente pas, ici, de la préciser.