Steve Reich

« Répétitif », « minimal » deux termes dont la signification rend décidément mal compte de la richesse et de la diversité d'un courant musical en constante évolution. Un courant né aux Etats-Unis et dont Steve Reich est l'un des représentants les plus marquants. Après avoir effectué des travaux portant sur desdéphasages graduels de boucles de bande magnétique et, dans une moindre mesure, sur une dissociation progressive de signaux électroniques d'abord émis simultanément, Steve Reich choisit en 1967 de faire exécuter sa musique par des instrumentistes, lui-même jouant d'instruments à clavier ou à percussion. En 1971, il abandonne le principe du déphasage graduel pour s'engager dans de nouvelles voies dont l'une des plus déterminante est un processus de substitution progressive des battements aux soupirs dans un cycle rythmique se répétant indéfiniment. Si beaucoup de ses compositions mettent en jeu un matériau sonore volontairement dépouillé, d'autres, parmi les plus récentes, montrent au contraire des recherches d'alliages de timbres, d'un grand raffinement. Et tout en restant étroitement liées à un souci fondamental de clarté auditive, les structures formelles employées par Steve Reich tendent vers une complexité de plus en plus grande, comme en témoigne Music For 18 Musicians qui, terminée cette année, s'impose d'emblée comme une des réussites les plus saisissantes de la nouvelle musique.
Daniel Caux