Pierre-Yves Macé
Ear to Ear
Ear To Ear
In memoriam Scott Walker
Œuvre électroacoustique de Pierre-Yves Macé, composée en 2022 pour le centenaire du poème The Waste Land (1922) de T. S. Eliot
Voix enregistrées, Ben Boskovic, Shomit Dutta, Robert Glenister, Anna Ianni, Danielle Mahailet, Sarah Mann, Ann Queensberry, Natalie Raybould, Katharina Sellner
Natalie Raybould, soprano
Stef Van Vynckt, harpe
Traduction du poème The Waste Land de l’anglais, Joris Lacoste
Surtitrage et réalisation vidéo, Oscar Lozano
Conception et production, Seán Doran, Liam Browne (DoranBrowne)
Ingénieur du son, Daniel Halford
Création à Londres, St-Mary-Le-Bow Church, 8-9 avril 2022
Production Festival d’Automne à Paris
Remerciements à l’Église Saint-Eustache
Avec l’aimable autorisation de la Fondation T.S. Eliot et de Faber Londres
Avec le soutien de la Sacem
Composée pour le centenaire de la publication du poème The Waste Land de T. S. Eliot, Ear to Ear de Pierre-Yves Macé relève de l’œuvre électronique, autant que de l’art radiophonique et de l’installation. À la croisée des arts, la musique naît de la voix parlée, de ses accents et de ses mélodies, et se souvient du lyrisme inquiet des chansons de Scott Walker.
Au début des années 1920, Eliot vint à Paris, où l’on croisait alors James Joyce et Ezra Pound, dont l’influence et les suggestions éditoriales s’avérèrent déterminantes pour The Waste Land. Ear to Ear en est une lecture, un chœur de dix voix enregistrées et transformées : homme ou femme, acteur ou non, au timbre tantôt juvénile, tantôt vieillissant. Ce chœur, que Pierre-Yves Macé écrit avoir cherché à rendre aussi mixte et cosmopolite que possible, adopte imitations et autres canons du poème. Gorgés de citations, les vers d’Eliot, anglais pour la plupart, mais aussi allemands, français, italiens et sanskrits, impliquent ici des voix aux tonalités polyglottes. Comme dans le Roaratorio de John Cage, mais plus parcimonieusement, les lieux et les objets évoqués s’invitent à l’oreille, sous forme d’enregistrements in situ : les cloches de Saint Mary Woolnoth, l’écoulement de la douce Tamise (Sweet Thames, run softly) ou une harpe dénotant les lyres antiques… Au cours de son édition 2023, le Festival d’Automne propose deux versions de l’œuvre, l’une « cinématique » aux Bouffes du Nord, l’autre à Saint-Eustache, où Ear to Ear suscite, à travers ses huit haut-parleurs, une écoute de l’espace. La vidéo réalisée par Oscar Lozano fait apparaître le poème d’Eliot à l’écran, en lettrages variés, dans une traduction inédite de Joris Lacoste, et l’anime en une composition faisant écho à la musique.
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