Tania Bruguera
Endgame
de Samuel Beckett
Mise en scène et scénographie, Tania Bruguera
Avec Brian Mendes, Jess Barbagallo et deux comédiens franciliens
Architectes, Dotan Gertler Studio
Voix, Jacob Roberts, Chloe Brooks
Lumières, Rui Monteiro
Son, Rui Lima, Sergio Martins
Assistant mise en scène, Mitchell Polonsky
Production BoCA Biennial (Lisbonne/Porto) // Avec le soutien de la Fondation d’entreprise Hermès dans le cadre de son programme New Settings // Coproduction São João National Theatre (Oporto) ; Colectivo 84 ; Kunstenfestivaldesarts (Bruxelles) ; Kampnagel (Hambourg) ; Estudio Bruguera ; Nanterre-Amandiers, centre dramatique national ; Festival d’Automne à Paris // Coréalisation Nanterre-Amandiers, centre dramatique national ; Festival d’Automne à Paris // Avec le soutien de l'Onda // Spectacle créé le 20 avril 2017 à BoCA Biennial (Lisbonne/Porto)
Plasticienne, performeuse ou artiviste, comme elle se définit elle-même, Tania Bruguera s’est attachée à écrire sa propre histoire de Cuba, en des termes avant tout libres. C’est avec les mots de Beckett qu’elle entreprend cette fois de jouer, dans un Endgame (Fin de partie) dont le titre est à lui seul tout un programme.
Dans un pays où la prise de parole ne va pas de soi, Tania Bruguera a longtemps choisi d’autres voies d’expression, au croisement des arts plastiques et de la performance, pour écrire sa propre histoire de Cuba. Donner la parole plutôt que la prendre, tel est son souci quand elle invite des anonymes à s’installer au micro sur l’emblématique place de la Révolution. Le gouvernement cubain ne laisse pas faire, mais Tania Bruguera n’en restera pas là : en 2015, elle fonde à La Havane l’Institut d’Artivisme Hannah Arendt, souligne le besoin d’une « campagne d’alphabétisation civique » pour regagner une liberté d’expression perdue. En choisissant de porter sur scène la pièce Endgame, elle renoue avec les mots. Des mots qui sont aussi ceux de la tyrannie : « Je te donnerai juste assez pour t’empêcher de mourir », lance Hamm à Clov. Il y a une dizaine d’années, les mots de Beckett lui avaient inspiré une série d’installations rassemblées sous le titre Study for Endgame. Cette fois, l’artiviste prend le texte à bras le corps et lui donne voix. Endgame s’ouvre sur des mots programmatiques : « Fini, c’est fini, ça va finir, ça va peut-être finir. » À présent, c’est à elle de jouer.