Nacera Belaza
Le noir, des corps d’abord imperceptibles puis tourbillonnants sur une pulsation musicale obsédante, un traitement millimétré de la lumière, une répétitivité du mouvement où l’abandon ouvre à la virtuosité : l’univers de la chorégraphe Nacera Belaza, artiste franco-algérienne née en 1969 à Médéa (Algérie), communique au spectateur le sentiment qu’il entre dans une dimension autre. À partir d’un cheminement solitaire, son œuvre si personnelle, questionne dans son geste épuré issu d’une relation au corps proche du rituel, l’essence de la danse et du mouvement. Elle expérimente grandes et petites formes, se saisit du patrimoine dansé des peuples pour en extraire ce qui peut faire sens pour le contemporain. Ce Focus crée un dialogue inédit avec le public, invité à faire le passage de la « scène » au vivant.
Née en Algérie, Nacera Belaza vit et travaille en France. Après des études de lettres modernes, elle crée en 1989 sa compagnie, avec pour projet de dire et de dénouer la complexité d’une double appartenance culturelle. Depuis ses premières pièces, Le Sommeil rouge (1999) ou Le Pur hasard (2005), elle explore le mouvement comme un souffle continu, confrontant la patience, la rigueur et le dépouillement à ce qu’elle appelle le « vacarme assourdissant de nos existences ». Son travail se poursuit avec Le Cri (2008), qui reçoit le Prix de la révélation chorégraphique du Syndicat de la Critique, Les Oiseaux (2014) ou encore L’Onde (2020). Ses créations sont régulièrement présentées à l’international, et en France entre autres au Festival d’Automne à Paris, à Montpellier Danse, aux Rencontres Chorégraphiques Internationales de Seine-Saint-Denis et au Festival de Marseille. Elle a, en parallèle de son activité en France et à l’étranger, créé en Algérie une coopérative qui lui permet de mener un travail régulier avec son pays natal.
« Ce n’est pas l’exigence qui décourage le public, mais le sentiment de ne pas être entendu. Ce qui, en fin de compte, ressemble à une troublante forme d’amour. »
Cet automne
Nacera Belaza au Festival d'Automne