Olivier Saillard / Tilda Swinton
Cloakroom – Vestiaire obligatoire
Une performance conçue par Olivier Saillard, directeur du Palais Galliera, musée de la Mode de la Ville de Paris
Avec Tilda Swinton
Avec la collaboration de Katerina Jebb
Lumière, Stéphanie Daniel
Musique MODE-F, Nano de Clausel, Alexander Maxwell, Laurent Ballot
Coiffure, Gérald Porcher
Technique, Morgane Denis, Eva Denis pour La mode en Images
Avec la collaboration de Corinne Dom, Axelle Doué, Gaël Mamine, Alexandre Samson, Aymar Crosnier
Presse, Nathalie Ours, PR Consulting
Coproduction Palais Galliera, musée de la Mode de la Ville de Paris ; Festival d’Automne à Paris
Avec le soutien du Centre national de la danse
Avec le soutien du Crédit Municipal de Paris
Remerciements au Shangri-La Hotel, Paris pour l’accueil de Tilda Swinton
La création de cette performance a été rendue possible grâce au généreux soutien des Galeries Lafayette.
En partenariat avec France Inter
Les vestiaires sont des espaces où s’accumulent manteaux et vestes aux entrées des théâtres, des musées ou d’autres établissements qui veulent bien cultiver encore cette délicate attention qui tient de l’art désuet de recevoir. Quand ils ne sont pas remplacés par de livides caissons à clefs ou à pièces, ce sont des personnes bienveillantes qui prennent soin de nos pardessus en attente. Avec la plus grande vigilance, elles veillent sur nos doubles las, suspendus à un cintre en échange d’un numéro. Une composition sauvage s’organise sur des portants supports de natures mortes exquises où les vêtements avachis patientent.
Dans le cadre du Festival d’Automne à Paris, Olivier Saillard et Tilda Swinton ont décidé de devenir ces personnes en accueillant chaque visiteur/spectateur appelé à déposer au vestiaire le vêtement de son choix. Une fois réceptionnés, les manteaux et les vestes de toutes les tailles, les écharpes ou les sacs accumulés défilent sur les épaules de la comédienne et actrice. À l’intérieur de chacun d’eux, le souvenir de la comédienne s’exerce quand elle se prend à détourner subtilement les formes autours de variations intimes. Sur le podium, ces vêtements quotidiens, parfois ordinaires, prennent des allures nouvelles. Miroirs de ceux qui les ont déposés, ils deviennent les excroissances de la comédienne par le truchement d’artifices insolites. Atrophiés ou augmentés, ils sont les corps vides dont elle se pare, comme autant de sculptures molles aux mouvements arrêtés. Associés, posés, coulissés mais toujours dorlotés, ils remontent le fleuve de la mode et se chargent d’identités, mémoires d’un instant. La collection qui naît, construite sur l’acquis et non sur la nouveauté, arpente les chemins opposés à ceux officialisés par la mode. Ce n’est pas du podium à la rue, mais bien à l’inverse de la rue aux podiums que les vêtements ainsi détournés et habités s’offrent le luxe rare de défiler.
Chaque jour, Olivier Saillard et Tilda Swinton créent une collection. De vêtements nouveaux il n’y a pas, de vêtements réinventés toujours. À l’issue de cette présentation, chacun retrouve son manteau étiqueté du souvenir de celle qui un instant l’aura porté et incarné.