Claude Vivier Luciano Berio Gérard Grisey

Archive 2019
Musique

Gérard Grisey : Stèle, pour deux percussionnistes
Luciano Berio : Ofaním, pour voix de femme, deux chœurs d’enfants, deux groupes instrumentaux et live électronique
Claude Vivier : Hiérophanie, pour soprano et ensemble (création française)
Noa Frenkel, voix
Marion Tassou, soprano
Ensemble intercontemporain
Matthias Pintscher
, direction
Maîtrise de Paris
Edwige Parat
, cheffe de chœur
Silvia Costa, mise en espace
Tempo reale, réalisation informatique musicale
Coproduction Ensemble intercontemporain ; Philharmonie de Paris ; Festival d’Automne à Paris
Avec le soutien du Centre culturel canadien à Paris
En partenariat avec France Musique

(Ré)Ecouter : C'est Claude Vivier qu’on assassine, Carrefour de la création, France Musique ici
(Ré)Ecouter : Enregistrement du concert, France Musique ici

Ce concert, au cours duquel se déclinent diverses expériences du sacré, du dévoilement archéologique de mythes antiques à l’Ancien Testament, donne l’occasion d’écouter à Paris l’un des chefs-d’œuvre de Luciano Berio, Ofaním, et de découvrir Hiérophanie que son auteur, Claude Vivier, n’entendit jamais en concert.

Gérard Grisey connaissait bien Claude Vivier, qu’il avait côtoyé dès le début des années 1970 et avec qui il partageait une tendance au mysticisme, à la croyance dans le « pouvoir chamanique » de la musique, à la « magie du son », seule capable d’évoquer « la voix perdue » et d’entrer « dans les couches mystérieuses de l’être ». Cette fascination du sacré s’exprime dans Stèle, avec son image d’archéologues découvrant un monolithe et le dépoussiérant jusqu’à y mettre au jour une inscription funéraire.
Œuvre d’un compositeur qui n’avait que 22 ans en 1970, mais dont la création, posthume, devra attendre 2010, Hiérophanie, littéralement « manifestation du sacré » en grec, emprunte son titre au philosophe Mircea Eliade, dont Vivier était un lecteur. Dans ce rite de passage, fait de communication, de méditation, de contact avec le primordial et le primitif, un cri, des déplacements, des éléments aléatoires, des musiques de club, des improvisations, vibrant des souvenirs de l’enfance, le Salve Regina ou un hymne delphique de la Grèce antique traduisent un éveil religieux et spirituel. Metteure en scène souvent invitée par le Festival d’Automne à Paris, Silvia Costa signe la mise en espace de Hiérophanie.
Ofaním de Luciano Berio, dont le titre désigne les roues de l’archange Raziel, alterne des extraits du Livre d’Ézéchiel, « le plus personnel et le plus apocalyptique de tous les prophètes », et les visions charnelles du Cantique des cantiques, la nostalgie du visage de l’aimée. Deux chœurs d’enfants, deux groupes instrumentaux symétriques, une voix de femme et des traitements électroniques y explorent l’espace acoustique, lequel recompose l’œuvre à chacune de ses représentations.
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Durée : 1h45 avec entracte