Wolfgang Rihm / Luciano Berio / Morton Feldman / Jean Barraqué

Sequenza VIII / For Aaron Copland...

Wolfgang Rihm / Luciano Berio / Morton Feldman / Jean Barraqué

Archive 2009
Musique

Wolfgang Rihm
Über die Linie VII
(2006)
Création : Francfort, 15 septembre 2007, Carolin Widmann
Commande : Alte Oper Frankfurt
Durée : 20'
Jean Barraqué
Sonate pour violon seul (1949)
Création mondiale
Durée : 8’
Pause
Morton Feldman
For Aaron Copland (1981)
Dédié à Aaron Copland, pour son quatre-vingtième anniversaire
Durée : 5’
Luciano Berio
Sequenza VIII pour violon (1976)
Création : Festival de La Rochelle, juillet 1977, Carlo Chiarappa
Commande : Serena de Bellis Dédié à Carlo Chiarappa
Durée : 14’
Carolin Widmann, violon solo
Coréalisation Instant Pluriel ; Festival d’Automne à Paris
Avec le concours de la Sacem
Concert enregistré par France Musique

Des points et des lignes, quelques phrases, autant de gestes et un aplat. Carolin Widmann, dans ce récital pour violon, renoue avec l’essence de son instrument, séculaire et monodique. Dans le bref For Aaron Copland, Morton Feldman pose des sons épars, sans la moindre intention de polyphonie, sinon celle des strates de notre écoute et de notre mémoire, et invoque une autre virtuosité. Non l’ostentation du démiurge (dont Paganini offrit l’exemple le plus saisissant), mais ce que résume l’une de ses formules socratiques : « Connais ton instrument. Connais-toi toi-même. » À l’inverse, Luciano Berio, dans la fameuse Sequenza VIII, reconduit les principes de la Chaconne de Bach et suscite, par des gestes chargés d’histoire, par la maîtrise des techniques instrumentales et par une polarité sur deux notes, une polyphonie tantôt illusoire, tantôt bien réelle. Un an avant d’entreprendre la Sonate pour piano, alors que l’abandonne la foi et qu’il adopte les lois de la série et une conduite sacerdotale nouant esthétique et éthique, Jean Barraqué compose une Sonate pour violon seul, récemment redécouverte et dont Carolin Widmann donnera la création. La phrase musicale s’y brise, mais conserve encore le souvenir d’une respiration classique, quand chez Wolfgang Rihm, dans Über die Linie, l’idée de ligne convoque la limite, la frontière, l’horizon qui circonscrit et restreint des concepts voisins, et traduit le constant renouvellement, biologique, de la forme à partir de sa propre substance.