Merce Cunningham

Neighbours / Trackers / Beach Birds...

Archive 1991
Danse
1/3

Merce Cunningham Dance Company
Neighbours (1991)
Musique : Takehisa Kosugi, "Streams"
Décor : Mark Lancaster
Trackers (1991)
Musique : Emanuel Dimas de Melo, Pimenta, "Gravitional Sounds"
Décor : Dove Bradshaw
Beach Birds (1991)
Musique : John Cage, "Four 3"
Décor : Marsha Skinner
Exchange (1978)
Musique : David Tudor, "Weatherings"
Décor, lumières et costumes : Jasper Johns
Native Green (1985)
Musique : John King, "Gliss in Sighs"
Décor : William Anastasi
Lumières : Dove Bradshaw
Les danseurs de la compagnie : Helen Barrow, Kimberly Bartosik, Michael Cole, Merce Cunningham, Emma Diamond, Victoria Finlayson, Alan Good, Chris Komar, David Kulick, Patricia Lent, Larissa Mc Goldrick, Randall Sanderson, Robert Swinston, Carol Teitelbaum, Jenifer Weaver
Les musiciens : Takehisa Kosugi, Rob Miller, Michael Pugliese, David Tudor

Création et répertoire
Trackers, manifeste l'inlassable curiosité de Merce Cunningham pour les nouvelles technologies. Il y utilisé un système d'animation informatique tridimensionnel, ravi des
troublantes et infinies possibilités de composition qu'il lui offre. Au milieu des danseurs, un genou en terre mais les bras vifs et les mains en alerte ou encore empoignant une barre de travail, Merce indique la piste à suivre : agir, chercher encore.
Neighbors met en scène trois couples de voisins, "probablement de la banlieue", dans une scénographie et des costumes de Mark Lancaster, qui s'inspire ici des peintures qu'il exposa à Londres en 1990. Entre costumes et décors, couleurs et lumières, se glisse une volontaire ambiguïté, un scintillement de la perception avivée par d'incessantes variations d'intensités et de nuances. Beach Birds dévoile "entre rivière et océan" des oiseaux sur la grève. Noirs et blancs, les danseurs ont de délicats et brusques mouvements d'ailes, des écarts impromptus, de brefs bruissements, toute la tranquillité et la justesse des animaux entre eux. On le sait, Merce Cunningham aime observer la nature. Ce n'est pas pour autant que la scène devient réaliste. On retrouve plutôt l'acuité et l'étrangeté de ces mouvements "tout faits" et prélevés dans le monde (un écho aux "founded objects" de Marcel Duchamp), toujours imprévisiblement combinés. John Cage, de son côté, laisse couler entre deux pianos et des bambous géants une finesse extrême, friselis de graviers et de sable, rares notes égrenées en écho. Sur fond de ciel monochrome, Beach Birds ouvre tout l'espace et le temps de la scène au "silence" musical et à l'entre-deux chorégraphique.
La création mondiale pour célébrer le vingtième anniversaire du Festival d'Automne et la septième saison de la compagnie au Théâtre de la Ville sera bien sûr un événement. Comme le sera la reprise d'Exchange, une très belle pièce datant de 1978, où la musique de David Tudor et le décor de Jasper Johns contribuent à déployer sur scène une intense synergie, plutôt sombre. C'est Jasper Johns, rappelons-le, qui adapta pour la compagnie le Grand Verre de Marcel Duchamp, qui signa nombre de scénographies et d'affiches et qui amena par la suite Frank Stella, Robert Morris ou Andy Warhol à collaborer avec la compagnie.
Un dernier mot pour les danseurs, dont on ne dira jamais assez qu'ils sont aussi la sève du chorégraphe qui les regarde évoluer, et évolue. Pour Exchange, il a donné son propre rôle à Alan Good.
Christine Rodés

Dans le même lieu

Théâtre de la Ville – Sarah Bernhardt
13 - 22 septembresept.

Anne Teresa De Keersmaeker, Radouan Mriziga / Rosas, A7LA5
Il Cimento dell’Armonia e dell’Inventione

Danse
Réserver

Faire entendre Les Quatre saisons de Vivaldi, utiliser les outils de la danse pour affiner l’écoute de ce chef-d’œuvre baroque : c’est le pari relevé par Anne Teresa De Keersmaeker, en collaboration avec le chorégraphe et danseur Radouan Mriziga. Une alliance placée sous le signe de l’abstraction, qui renoue avec l’imaginaire écologique du célèbre concerto.

Théâtre de la Ville – Sarah Bernhardt
23 - 28 septembresept.

Rabih Mroué
Who’s Afraid of Representation?

Théâtre Portrait
Réserver

Nous sommes en compagnie de figures du Body Art européen (Joseph Beuys, Orlan, Marina Abramović…) via leurs témoignages relatifs aux exhibitions et scarifications publiques pratiquées autour des années 1970. Parallèlement, intervient le récit d’un employé de bureau libanais relatant la tuerie véridique qu’il a perpétrée sur son lieu de travail, arguant de motivations fluctuantes.

Théâtre de la Ville – Sarah Bernhardt
3 - 5 octobreoct.
Maison des Arts de Créteil
6 - 7 novembrenov.

Lola Arias
Los días afuera

Théâtre
Réserver

Entre spectacle musical et documentaire, Lola Arias signe une composition chorale dans laquelle six ancien·ne·s détenu·e·s évoquent leur vie pendant et après leur détention : six destins croisés qui interrogent les formes de violence dans la société contemporaine tout en explorant les marges de la fiction et du réel.

Théâtre de la Ville – Sarah Bernhardt
5 - 16 novembrenov.

Robert Wilson
PESSOA – Since I've been me

Théâtre
Réserver

Fernando Pessoa est le héros de cette nouvelle création de Robert Wilson. Un héros paradoxal puisque le poète portugais a passé sa vie à se démultiplier inventant des hétéronymes, auteurs fictifs auxquels il attribuait des œuvres écrites de sa main, imaginant même des relations, amicales ou de maître à disciple, entre ses différents avatars.

Théâtre de la Ville – Sarah Bernhardt
19 - 23 novembrenov.

Jan Martens
VOICE NOISE

Danse
Réserver

Pièce de rupture aux yeux de Jan Martens, VOICE NOISE réunit six danseurs et danseuses pour façonner un paysage sonore composé de quelques-unes des grandes interprètes et compositrices de notre temps. Se demandant comment certaines ont été réduites au silence, le chorégraphe questionne à sa façon, pop et précise, une histoire contemporaine.